"simotran", 2010, vidéo sonore, 9'17"

Cette vidéo est comme un poème très court, un haïku sans mots, obéissant à des règles très simples : une saisie du réel sans mise en scène, pour l'image comme pour le son, puis un montage associant image et son d'origines distinctes pour composer une réalité nouvelle. On voit un ouvrier intervenant sur des câbles électriques, au sommet d'un poteau. Il est filmé à la volée avec un petit appareil photo, par la fenêtre de ma cuisine. La bande son rassemble des essais de musiciens amateurs et des voix en hébreu à la radio. L'appareil photo tenu à la main fait involontairement danser l'image, qui semble sans cesse sur le point de sortir du cadre ; le son, de même, s'évanouit et renaît, comme pour nous suggérer la fragilité des choses ou la faiblesse de nos perceptions. L'impression dominante est un sentiment mélancolique et nostalgique, un regret pour quelque chose qu'on ne saurait préciser.
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